Cette technique peut devenir une
drogue pour certains pêcheurs du bord. Certes, elle est moins productive que
d’autres techniques mais elle permet de prendre des poissons insoupçonnés sur
ces spots habituels. Et surtout, voir un joli bar avant de le prendre est
toujours un moment magique.
Le sujet de cet article n’est pas
d’apporter un mode d’emploi, ou une solution miracle. Il s’agit juste de
quelques bases que je vous expose. Pour moi, la meilleure façon de progresser
est l’observation. C’est l’une des principales qualités d’un pêcheur à vue. Et
bien sûr, des heures et des heures passées au bord de l’eau sont nécessaires.
Où les trouver?
Les zones à prospecter sont
logiquement là où la nourriture foisonne. Les parcs à huîtres et les estuaires
par exemple sont des zones à privilégier. Il y a aussi ce que les moucheurs
appellent les flats (zone assez plane de goémons et algues flottantes), des
cibles à ne pas négliger quand la mer remonte.
Quelles sont les périodes?
D’après ce que j’ai pu observer
durant les différentes saisons, on peut remarquer deux belles périodes :
le printemps et l’automne.
Ø
Le printemps :
Les bars (je les appelle aussi les pépères)
reviennent de leur frai et se précipitent dans les milieux très riches en
nourriture (crevette, crabe, alevin) où ils se gavent sans fournir le moindre
effort.
Ø
L’été :
Avec les fortes chaleurs, les pêcheurs qui
pourront profiter des meilleurs moments de la journée seront les
« lève-tôt » et les « couche-tard ». Certains pépères se
sédentarisent alors que d’autres partent plus au large dans les courants.
On peut remarquer sur certains secteurs,
une baisse de population l’été (2 à 3 fois moins d’individus), mais avec
beaucoup de discrétion, on peut sortir son épingle du jeu.
Ø
L’automne :
Les bars reviennent sur les spots du
printemps. Il est temps pour eux de se refaire le gras pour leur longue période
de frai.
Comment aborder les zones?
Je vais
me répéter, mais la réussite de cette pêche réside dans l’observation et la
discrétion. Une
approche de sioux permet d’approcher les gros bars qui aiment caler à quelques
mètres de la rive. Ses années d’expérience font de lui un poisson d’une extrême
méfiance. Un changement de son environnement (une silhouette, une ombre, une
vibration, un bruit) lui clouera le « bec » ou le poussera à fuir.
Après
avoir repérer notre « cible », je conseille de l’observer pour
connaitre son but. Maraude-t-il à la recherche de nourriture ou va t-t-il d’un
point à un autre ? Est-il en repos ou à l’affut d’une proie ? A
toutes ces questions, on pourra répondre grâce à l’observation.
Après
avoir su ce qu’il voulait, on peut l’aborder. L’animation doit être
minimaliste. Le « pépère » prendra son temps, il viendra
« renifler » avant d’aspirer votre leurre posé sur le fond.
Avec quels matériels les pêcher?
L’une
des principales causes de ratés est l’habillement. Oubliez les T-shirts et
casquettes de couleurs criardes. Je me rappelle une session avec un pote qui
portait une sacoche jaune fluo. Tous les bars qu’il arrivait à voir, détalaient
à toute vitesse ou refusaient ses leurres. Les seuls qu’il sortira, seront des
poissons logés dans les parcs à huîtres.
Pour un
souci de confort, je vous conseille aussi une paire de waders. Il m’arrive de
devoir rentrer discrètement dans l’eau pour pouvoir « attaquer » dans
un angle favorable un joli pépère. Pour finir, une bonne paire de lunettes
polarisantes, sans elle, vous passerez à côté de beaux poissons.
Pour
cette pêche, rien ne sert de s’alourdir avec des pochettes de leurres souples,
d’une multitude de poissons nageurs et de têtes plombées. Il vous suffira de
cinq à six leurres souples et un stickbait ou un popper quand les bars montent
en surface. J’utilise la plupart du temps un hameçon texan, plombé ou non, avec
un leurre de type slug (Tribass, Squeel, Lançon ZX) ou une imitation de
crustacé (Crazy Craw). La couleur est plutôt basée sur le naturel ou le blanc.
L’utilisation d’attractant est un plus car le Labrax reniflera votre leurre.
Le choix
de la canne est très important. La puissance du blank doit permettre de lancers
de petits grammages mais elle doit posséder une bonne réserve de puissance qui
pourrait être utile au milieu des rochers et parcs à huitres. J’utilise une
canne faite par SEABASS RODS FISHING, légère, d’une réserve de puissance
étonnante et qui peut lancer 2-3 gr à plus de 20 mètres.
Conclusion:
Je vous
préviens, au début les capots sont au rendez-vous. La frustration d’un gros
spécimen qui fuit ou qui dénigre votre leurre est une chose qui arrive souvent.
Parfois, je préfère dire à mes stagiaires que l’on pêche un poisson sur dix de
vu quand on débute, même si avec de l’expérience, on peut facilement augmenter
la moyenne. Mais surtout, la taille des prises est très surprenante.
Les
gros pépères sont feignants avec l’âge et sont là où ils peuvent se nourrir
sans se fatiguer, on voit rarement un poisson de plus de 3 KG dans une course
effrénée derrière un banc de lançons ou d’alevins.
Alors à
vos cannes et surtout……….. Chut !!!!!
Discrétion !!!!!!
Chouette article sur cette superbe technique !!
RépondreSupprimerJe m'y suis mis cette année, c'est une véritable drogue =)
Bonjour Guillaume,
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire :-)
C'est vrai que je ne peux plus m'en passer et cette technique a changé ma façon de pêcher.
Alors, j'ai qu'une chose à dire!! Vive les drogués de cette pêche :-P