dimanche 3 février 2013

La pêche à vue du bar



Cette technique peut devenir une drogue pour certains pêcheurs du bord. Certes, elle est moins productive que d’autres techniques mais elle permet de prendre des poissons insoupçonnés sur ces spots habituels. Et surtout, voir un joli bar avant de le prendre est toujours un moment magique.

Le sujet de cet article n’est pas d’apporter un mode d’emploi, ou une solution miracle. Il s’agit juste de quelques bases que je vous expose. Pour moi, la meilleure façon de progresser est l’observation. C’est l’une des principales qualités d’un pêcheur à vue. Et bien sûr, des heures et des heures passées au bord de l’eau sont nécessaires.

Où les trouver?




Les zones à prospecter sont logiquement là où la nourriture foisonne. Les parcs à huîtres et les estuaires par exemple sont des zones à privilégier. Il y a aussi ce que les moucheurs appellent les flats (zone assez plane de goémons et algues flottantes), des cibles à ne pas négliger quand la mer remonte.

Quelles sont les périodes?



D’après ce que j’ai pu observer durant les différentes saisons, on peut remarquer deux belles périodes : le printemps et l’automne.

Ø  Le printemps :


Les bars (je les appelle aussi les pépères) reviennent de leur frai et se précipitent dans les milieux très riches en nourriture (crevette, crabe, alevin) où ils se gavent sans fournir le moindre effort.

Ø  L’été :


Avec les fortes chaleurs, les pêcheurs qui pourront profiter des meilleurs moments de la journée seront les « lève-tôt » et les « couche-tard ». Certains pépères se sédentarisent alors que d’autres partent plus au large dans les courants.
On peut remarquer sur certains secteurs, une baisse de population l’été (2 à 3 fois moins d’individus), mais avec beaucoup de discrétion, on peut sortir son épingle du jeu.

Ø  L’automne :


Les bars reviennent sur les spots du printemps. Il est temps pour eux de se refaire le gras pour leur longue période de frai.

Comment aborder les zones?





                Je vais me répéter, mais la réussite de cette pêche réside dans l’observation et la discrétion.             Une approche de sioux permet d’approcher les gros bars qui aiment caler à quelques mètres de la rive. Ses années d’expérience font de lui un poisson d’une extrême méfiance. Un changement de son environnement (une silhouette, une ombre, une vibration, un bruit) lui clouera le « bec » ou le poussera à fuir.


                Après avoir repérer notre « cible », je conseille de l’observer pour connaitre son but. Maraude-t-il à la recherche de nourriture ou va t-t-il d’un point à un autre ? Est-il en repos ou à l’affut d’une proie ? A toutes ces questions, on pourra répondre grâce à l’observation.
                Après avoir su ce qu’il voulait, on peut l’aborder. L’animation doit être minimaliste. Le « pépère » prendra son temps, il viendra « renifler » avant d’aspirer votre leurre posé sur le fond.

Avec quels matériels les pêcher?



                L’une des principales causes de ratés est l’habillement. Oubliez les T-shirts et casquettes de couleurs criardes. Je me rappelle une session avec un pote qui portait une sacoche jaune fluo. Tous les bars qu’il arrivait à voir, détalaient à toute vitesse ou refusaient ses leurres. Les seuls qu’il sortira, seront des poissons logés dans les parcs à huîtres.
                Pour un souci de confort, je vous conseille aussi une paire de waders. Il m’arrive de devoir rentrer discrètement dans l’eau pour pouvoir « attaquer » dans un angle favorable un joli pépère. Pour finir, une bonne paire de lunettes polarisantes, sans elle, vous passerez à côté de beaux poissons.
                Pour cette pêche, rien ne sert de s’alourdir avec des pochettes de leurres souples, d’une multitude de poissons nageurs et de têtes plombées. Il vous suffira de cinq à six leurres souples et un stickbait ou un popper quand les bars montent en surface. J’utilise la plupart du temps un hameçon texan, plombé ou non, avec un leurre de type slug (Tribass, Squeel, Lançon ZX) ou une imitation de crustacé (Crazy Craw). La couleur est plutôt basée sur le naturel ou le blanc. L’utilisation d’attractant est un plus car le Labrax reniflera votre leurre.
                Le choix de la canne est très important. La puissance du blank doit permettre de lancers de petits grammages mais elle doit posséder une bonne réserve de puissance qui pourrait être utile au milieu des rochers et parcs à huitres. J’utilise une canne faite par SEABASS RODS FISHING, légère, d’une réserve de puissance étonnante et qui peut lancer 2-3 gr à plus de 20 mètres.




Conclusion:


                Je vous préviens, au début les capots sont au rendez-vous. La frustration d’un gros spécimen qui fuit ou qui dénigre votre leurre est une chose qui arrive souvent. Parfois, je préfère dire à mes stagiaires que l’on pêche un poisson sur dix de vu quand on débute, même si avec de l’expérience, on peut facilement augmenter la moyenne. Mais surtout, la taille des prises est très surprenante.
                Les gros pépères sont feignants avec l’âge et sont là où ils peuvent se nourrir sans se fatiguer, on voit rarement un poisson de plus de 3 KG dans une course effrénée derrière un banc de lançons ou d’alevins.
                Alors à vos cannes et surtout……….. Chut !!!!!
                                                           Discrétion !!!!!!